Carreau en forme d'étoile

Iran, 14e s.
MM-279756
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Descriptif de l'œuvre

Typologie
« Sultanabad »
Notice
Le potentiel décoratif de cet ornement architectural est à envisager, non pas individuellement, mais comme faisant partie d'un ensemble beaucoup plus vaste (GRUBE 1976, p. 259). Les carreaux de revêtement en forme d'étoile se combinent avec des éléments cruciformes. Le filet en réserve sur le bord souligne la forme étoilée et va permettre de la distinguer lors de l'assemblage. Au XIVe siècle, l'influence chinoise est particulièrement perceptible dans la production de carreaux de revêtement, qui accueillent des motifs végétaux tels que des fleurs de lotus ou des pivoines stylisées (SOUSTIEL PORTER 2003, p. 205-206), ou encore des représentations animalières : dragons, phénix ou grues (PORTER V. 1995, p. 34 et 48 ; MAKARIOU 2012 p. 229-230). Avec cette technique de décor, improprement appelée « de Sultanabad » (ALLAN 1991, p. 34-35), les potiers jouent sur les contrastes. Les motifs principaux sont traités « en réserve » : moulés et peints à l'engobe blanc, ils se détachent ainsi du fond peint avec un oxyde de couleur foncée bleu, brun ou noir (SOUSTIEL, 1985, p. 200). Enfin, un effet de grisaille est obtenu grâce aux pointillés et hachures noirs à l'intérieur des motifs (nervures des feuilles et pétales), de même qu'au cerne qui dessine leurs contours (AZARNOUSH-MAILLARD 1978, p. 7-8). La pièce est ensuite recouverte d'une glaçure transparente, parfois légèrement bleutée ou verdâtre. La même palette chromatique est reprise dans une variante (no 94) avec des fleurs et rinceaux de taille inférieure. Cette dernière est très similaire au carreau de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle (GRUBE 1976, fig. 200, p. 259), dont la « grisaille » est néanmoins exécutée avec davantage de finesse. Deux étoiles à huit branches de cette période mongole (PORTER V. 1995, p. 48 et 54, fig. 49 et 50) témoignent de l'intégration de motifs extrême-orientaux au répertoire ornemental iranien sous les Ilkhanides : le sujet central (grue en vol ou fleurs) est ici encadré d'une frise épigraphique. Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve deux exemples de carreaux du xive siècle avec ces mêmes motifs (Inv. 28.89.10 et 20.120.25). Ce dernier - moins bien conservé que la pièce du Musée Ariana - a une composition identique qui permet de supposer que les potiers utilisaient vraisemblablement des moules pour la fabrication à grande échelle de ces ornements architecturaux.
pâte siliceuse engobée, décor moulé et peint en réserve aux émaux bleu et noir sous glaçure légèrement bleutée
diam.: 20 cm ép.: 1.8 cm
N° inventaire
AR 12749

Plus d'informations

Don Yolande Crowe-Vernes, 1993

Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:

Expositions
« Terres d'Islam. L'Ariana sort de ses réserves II », Musée Ariana, Genève, 28.02.2014 - 31.08.2014

Le musée possède des variantes de cette œuvre

Bibliographie de l'œuvre

Schumacher, Anne-Claire (dir.), Terres d'Islam: les collections de céramique moyen-orientale du musée Ariana à Genève, [exposition Genève, Musée Ariana, 28 février - 31 août 2014], 5 Continents Editions, Milan, 2014, p. 110, 111, coul., n° 93 (Oeuvre)

Bibliographie des variantes de cette œuvre

Arts of the Islamic World Sotheby's Londres, [exposition Londres, 9.04.2014], Sotheby's, Londres, 2014, p. 10, coul., N° 5 (Comparaison)